Mais le soleil, qui dardait en ce moment d’aplomb, m’éblouit au point de
m’aveugler. Je fus hors d’état de rien voir. Cependant, je continuais à entendre le bruit retentissant des sabots et le hennissement perçant. Je me
fis alors une visière de la main et je parvins à distinguer ce qui se passait
à proximité de moi : un magnifique étalon redescendait au grand galop
l’allée et se dirigeait vers le troupeau.

C’était bien le Cheval blanc de la
prairie. La majesté de son port ne me laissait aucun doute à cet égard. Il
avait le poil d’un blanc de neige, les oreilles noires, les naseaux rouges et
saillants, les paturons larges, les jarrets nerveux, les jambes fines, élancées. Il volait comme une flèche, ne prenant pas un temps d’arrêt, et galopant tout droit vers le troupeau, qui se mit en mouvement dès qu’il parut,
comme obéissant à un signal. Toute ruse de notre part était maintenant
inutile. L’alarme était donnée.

C’était à notre agilité et à nos lassos de décider de l’issue de la lutte. Dans cette conviction, j’éperonnai ma jument
et je m’élançai dans la plaine. Le hennissement de l’étalon avait averti
mes compagnons. Tous bondirent en même temps hors du bois et se précipitèrent à la poursuite du troupeau en poussant de grands cris.

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