Il régnait toujours un grand vacarme sur les quais – le grincement des treuils et des grues, la sirène de l’un ou l’autre navire, les cris et les jurons lancés dans une demi-douzaine de langues différentes. Lorsque Henry pointa à la fin de sa journée de travail et s’apprêta à partir, rien ne l’avait préparé au spectacle qui se jouait à présent devant ses yeux : quatre navires de matelots américains appartenant à l’USS Boston accostaient dans le port.
Henry avait déjà vu des soldats américains auparavant, mais jamais en si grand nombre : trois équipages de matelots, un de marines, une unité de médecins, et même un corps de musiciens. Et les troupes qui débarquaient à présent sur les quais de Brewer et de Charlton étaient armées jusqu’aux dents. Chaque homme avait un fusil et portait une double cartouchière ; quant à l’unité d’artillerie, elle déchargeait des mitrailleuses et deux canons à pivot !