Le crime irrémissible de cette usurpatrice qui se fait appeler notre
critique,c’est, avant tout, de boucher le chemin par où la vraie critique
pourrait passer.
Comment voulez-vous – pour l’amour du Ciel ! – comment voulez vous qu’aujourd’hui un homme intelligent ose élever la voix dans le tumulte des louanges aussi banales qu’absurdes qui accueillent invariablement chaque production nouvelle ?
Notre critique a des formules – assez courtes, d’ordinaire, heureusement, – dont, à chaque occasion qui s’offre, elle remplit les blancs du nom
d’un auteur et du titre de son ouvrage. Quand ces belles choses ont été
écrites, que voulez-vous qu’on ajoute ?
Et c’est pourquoi on doit reprocher moins à cette prétendue critique
de parler stupidement que d’étouffer, par son chahut innommable, la voix
de ceux qui pensent et qui savent ce qu’ils disent.