Paul Henri Corentin Féval, père (29 septembre 1816 – 8 mars 1887) était un romancier et dramaturge français. Il est l’auteur de romans populaires de swashbuckler tels que Le Loup blanc (1843) et l’éternel best-seller Le Bossu (1857). Il a également écrit les romans de fiction de vampire fondateurs Le Chevalier Ténèbre (1860), La Vampire (1865) et La Ville Vampire (1874) et a écrit plusieurs romans célèbres sur sa Bretagne natale et le Mont Saint-Michel tels que La Fée des Grèves (1850) .
Le plus grand titre de gloire de Féval, cependant, est d’être l’un des pères de la fiction policière moderne. En raison de ses thèmes et de ses personnages, son roman Jean Diable (1862) peut prétendre être le premier roman moderne de fiction policière au monde. Son chef-d’œuvre était Les Habits Noirs (1863–1875), une saga criminelle comprenant onze romans. Après avoir perdu sa fortune dans un scandale financier, Féval est devenu un chrétien né de nouveau, a cessé d’écrire des thrillers policiers et a commencé à écrire des romans religieux, laissant l’histoire des Habits Noirs inachevée.
Paul Henri Corentin Féval est né à l’Hôtel de Blossac à Rennes en Bretagne le 29 septembre 1816. Plusieurs de ses romans traitent de l’histoire de sa province natale. Il fit ses études au barreau et devint avocat à part entière en 1836. Cependant, il déménagea bientôt à Paris, où il se démarqua par la publication de son roman Le Club des phoques (1841) dans la Revue de Paris. Il fut bientôt suivi par deux autres swashbucklers: Rollan Pied de Fer (1842), Les Chevaliers du Firmament et Le Loup Blanc (tous deux 1843). Ce dernier roman met en scène un albinos héroïque qui se bat pour la justice sous un déguisement à la Zorro, l’un des premiers traitements d’un combattant du crime avec une identité secrète. La rupture de Féval est venue avec les Mystères de Londres (1844), un feuilleton tentaculaire écrit pour tirer profit du succès des Mystères de Paris d’Eugène Sue.
Dans ce document, l’Irlandais Fergus O’Breane tente de venger les torts de ses compatriotes en cherchant l’anéantissement de l’Angleterre. L’intrigue anticipe celle d’Alexandre Dumas, le comte de Monte-Cristo du père d’un an. Le roman présente également une société secrète criminelle de type mafieux appelée les Gentlemen of the Night, un thème qui deviendra récurrent dans l’œuvre de Féval. Féval a publié la série sous le pseudonyme de Sir Francis Trollop. Avec Les Mystères de Londres, Féval devient l’égal de Dumas et Sue aux yeux de ses contemporains. Cependant, il était mécontent de son succès en tant qu’auteur de romans d’aventures et tenta bientôt de gagner une reconnaissance littéraire avec des satires sociales telles que Le Tueur de Tigres (1853), mais en vain.
Il est revenu à la littérature populaire avec plus de bandits comme La Louve (1855) (une suite de son précédent Le Loup Blanc) et L’Homme de Fer (1856). Son plus grand succès dans le genre fut Le Bossu (1857) dans lequel un épéiste prodigieux, Henri de Lagardère, se déguise en bossu pour venger son ami le duc de Nevers, assassiné par le méchant prince de Gonzague. Elle porte la célèbre devise: «Si vous ne venez pas à Lagardère, Lagardère viendra à vous». Le Bossu a fait l’objet d’une demi-douzaine d’adaptations de longs métrages et de plusieurs suites, écrites par le fils de Féval. Cette même année, avec Les Compagnons du Silence, Féval revient sur le thème des complots criminels.
Il a été suivi par Jean Diable (1862), sans doute le premier thriller policier moderne. Dans ce document, le surintendant en chef de Scotland Yard, Gregory Temple, est mystifié par les actions d’un chef du crime extrêmement doué qui se cache derrière l’identité de John Devil. En 1862, Féval fonde la revue Jean Diable, du nom de son roman éponyme. L’un de ses éditeurs était Émile Gaboriau, futur créateur du détective de police Monsieur Lecoq, un héros apparemment sans lien avec le méchant Lecoq des Habits Noirs introduit pour la première fois par Féval. Lecoq de Gaboriau a influencé plus tard la création de Conan Doyle de Sherlock Holmes.
En 1863, Féval se lance dans son chef-d’œuvre, Les Habits Noirs, une vaste saga criminelle écrite sur une période de douze ans, comprenant sept romans. Il intègre rétroactivement Les Mystères de Londres, Les Compagnons du Silence (lui-même suite à une œuvre antérieure, Bel Demonio (1850)) et Jean Diable dans la chronologie des Habits Noirs, créant une véritable comédie humaine de conspirations maléfiques et secrètes. Par ses méthodes, ses thèmes et ses personnages, Les Habits Noirs est le précurseur des romans de conspiration et de crime organisé d’aujourd’hui.
Les héros de Féval, de Gregory Temple, le premier détective, à Rémy d’Arx, le juge d’instruction qui poursuit les Habits Noirs, sont aussi les premiers héros modernes du genre. En 1865, Féval devient président de la Société des Gens de Lettre, poste qu’il conserve jusqu’en 1868. Il en est à nouveau président de 1874 à 1876. En 1865, Féval a également écrit La Vampire, un texte fondateur mettant en vedette la comtesse perversement charismatique Addhema, le premier et avant tout prototype de la femme vampire