Aussi lorsque, la quatrième année après son mariage, madame Dunois éprouva les premiers troubles d’une grossesse, ce fut une joie pour
tous ceux qui s’intéressaient à ce ménage modèle. Tout alla bien pendant plusieurs mois : la jeune femme ne pouvait assez se féliciter d’avoir
conservé sa santé dans une épreuve ordinairement assez pénible, lorsque
tout à coup elle ressentit dans les jambes une faiblesse telle que la marche
lui devenait difficile, sans être pour cela douloureuse.

Le médecin ordonna aussitôt le repos sur la chaise longue, dans la
crainte d’une chute qui eût pu entraîner les plus fâcheux accidents. Hortense se résigna à ne plus marcher que dans l’appartement, et même bientôt seulement de sa chaise à son lit.

Un jour de la délivrance arrivé, elle mit au monde un fils bien constitué, dont la naissance fut un grand sujet de réjouissance pour la famille
et les amis. M. Dunois surtout était à moitié fou de joie, et il se mit à faire
dès lors les plus beaux projets pour l’avenir de ce fils, qui était aussi un
héritier.

Cependant, les semaines s’écoulaient ; madame Dunois aurait dû quitter son lit depuis longtemps, et ses jambes paresseuses refusaient de la
porter. Elle pouvait les mouvoir, mais sans aller jusqu’à leur faire supporter le poids pourtant léger de son corps amaigri.
C’était plus que de la faiblesse ; quelque cause inconnue devait occasionner une torpeur si peu normale. Les médecins s’assemblèrent auprès
du lit de la malade ; on déclara sa santé admirable de tout point, et pourtant elle ne pouvait faire plus de quelques pas dans sa chambre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.