Le roman reflétait plusieurs événements historiques qui ont inversé l’ordre social français en une courte succession: la Révolution française, qui a conduit à la Première République; La montée de Napoléon, la chute et le retour de la maison de Bourbon. [2] Le Père Goriot débute en juin 1819, quatre ans après la défaite de Napoléon à Waterloo et la Restauration des Bourbons. Le livre décrivait la tension croissante entre l’aristocratie, qui était revenue avec le roi Louis XVIII et la bourgeoisie produite par la révolution industrielle. [3] Dans le récit, la France a vu un resserrement des structures sociales, avec une classe inférieure plongée dans une pauvreté écrasante. Selon une estimation, près des trois quarts des Parisiens ne gagnaient pas les 500 à 600 francs par an requis pour un niveau de vie minimal. [4] Dans le même temps, ce bouleversement a rendu possible une mobilité sociale impensable sous l’Ancien Régime. Les individus désireux de s’adapter aux règles de cette nouvelle société pouvaient parfois monter dans ses échelons supérieurs à partir de milieux modestes, au grand mépris de la classe riche établie.

Contexte littéraire
Lorsque Balzac a commencé à écrire Le Père Goriot en 1834, il avait écrit plusieurs dizaines de livres, y compris un flux de romans de potboiler publiés sous un pseudonyme. En 1829, il publie Les Chouans, premier roman auquel il signe son propre nom; ceci a été suivi par Louis Lambert (1832), Le Colonel Chabert (1832) et La Peau de chagrin (1831). [6] À cette époque, Balzac a commencé à organiser son travail en une séquence de romans qu’il a finalement appelé La Comédie humaine, divisés en sections représentant divers aspects de la vie en France au début du 19e siècle. [7]

Le criminel français Eugène François Vidocq a servi de base au personnage de Vautrin dans Le Père Goriot.
Un de ces aspects qui fascinait Balzac était la vie de crime. Au cours de l’hiver 1828-1829, un escroc devenu policier français du nom d’Eugène François Vidocq publia une paire de mémoires sensationnalistes racontant ses exploits criminels. Balzac a rencontré Vidocq en avril 1834 et l’a utilisé comme modèle pour un personnage nommé Vautrin qu’il prévoyait pour un roman à venir. [8]

Rédaction et publication
À l’été 1834, Balzac commença à travailler sur une histoire tragique sur un père rejeté par ses filles. Son journal enregistre plusieurs lignes non datées sur l’intrigue: « Sujet du vieux Goriot – Un homme bon – gîte bourgeois – 600 fr. De revenus – s’étant déshabillé pour ses filles qui ont toutes deux 50.000 fr. De revenus – mourant comme un chien. « [9] Il a écrit la première ébauche du Père Goriot en quarante jours d’automne; il a été publié sous forme de feuilleton dans la Revue de Paris entre décembre et février. Il a été publié sous forme de roman en mars 1835 par la maison d’édition Werdet, qui a également publié la deuxième édition en mai. Une troisième édition très révisée a été publiée en 1839 par Charpentier. [10] Comme c’était sa coutume, Balzac a pris de nombreuses notes et des modifications sur les preuves qu’il a reçues des éditeurs, de sorte que les éditions ultérieures de ses romans étaient souvent très différentes des premières. Dans le cas du Père Goriot, il a changé un certain nombre de personnages en personnes d’autres romans qu’il avait écrits et a ajouté de nouveaux paragraphes remplis de détails. [11]

Le personnage d’Eugène de Rastignac était apparu comme un vieil homme dans le roman fantastique philosophique de Balzac, La Peau de chagrin. En écrivant la première ébauche du Père Goriot, Balzac a nommé le personnage « Massiac », mais il a décidé d’utiliser le même personnage de La Peau de chagrin. D’autres personnages ont été modifiés de la même manière. C’était sa première utilisation structurée de personnages récurrents, une pratique dont la profondeur et la rigueur sont venues caractériser ses romans. [12]

En 1843, Balzac place Le Père Goriot dans la section de La Comédie humaine intitulée « Scènes de la vie parisienne ». Peu de temps après, il la reclassa – en raison de son intérêt intense pour la vie privée de ses personnages – comme l’une des « Scènes de la vie privée ». [13] Ces catégories et les romans qui les composent étaient sa tentative de créer un corpus « représentant toute la société, l’esquissant dans l’immensité de sa tourmente ». [14] Bien qu’il n’ait préparé qu’un petit prédécesseur pour La Comédie humaine, intitulé Études de Mœurs, à cette époque, Balzac a soigneusement examiné la place de chaque œuvre dans le projet et a fréquemment réorganisé sa structure [15].

Résumé de l’intrigue
Le roman s’ouvre sur une description détaillée de la Maison Vauquer, une pension de la rue Neuve-Sainte-Geneviève à Paris, couverte de vignes, propriété de la veuve Madame Vauquer. Parmi les résidents figurent l’étudiant en droit Eugène de Rastignac, un mystérieux agitateur du nom de Vautrin et un vieux fabricant de vermicelles à la retraite du nom de Jean-Joachim Goriot. Le vieil homme est fréquemment ridiculisé par les autres pensionnaires, qui apprennent bientôt qu’il s’est lui-même mis en faillite pour subvenir aux besoins de ses deux filles bien mariées.

Honoré de balzac – Le père goriot – Mes Ebooks (mes-ebooks.com)

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