Rosny aîné ressemblait beaucoup à H. G. Wells ou Olaf Stapledon dans ses concepts et sa manière de les traiter dans ses romans. Il était le deuxième personnage le plus important après Jules Verne dans l’histoire de la science-fiction française moderne.
Parce que son écriture n’a pas été traduite en anglais avant sa mort et que ses lecteurs ne comprenaient pas toujours ses romans de science-fiction, son impact sur l’évolution précoce du genre était limité. [1]
Le premier conte de science-fiction de Rosny fut la nouvelle Les Xipéhuz (1887), dans laquelle les humains primitifs (l’histoire se déroule mille ans avant l’époque babylonienne) rencontrent des extraterrestres inorganiques, avec lesquels toute forme de communication s’avère impossible. Les hommes chassent finalement les envahisseurs, mais le héros pleure la perte d’une autre vie. C’était la première fois que la science-fiction abandonnait son approche anthropomorphique habituelle dans la description de la vie extraterrestre.
L’histoire «Un Autre Monde» [«Un autre monde»] (1895) établit que les humains partagent la Terre avec les Moedigen (en néerlandais pour les «courageux») et les Vuren aériens («incendies»), deux infiniment espèces plates et invisibles qui cohabitent avec nous. Seul un mutant dont la vision est supérieure à celle des hommes ordinaires peut les voir. Dans Le Cataclysme (1896), toute une région de France voit les lois physiques de la nature changer, suite à l’arrivée d’une mystérieuse entité électromagnétique venue de l’espace.
Le court roman de Rosny, La Mort de la Terre (1910), se déroule dans un futur lointain, alors que la Terre était pratiquement asséchée. Dans ce document, les derniers descendants de l’humanité prennent conscience de l’émergence d’une nouvelle espèce, les «ferromagnétaux» à base de métaux, destinés à nous remplacer.
Un autre roman, La Force Mystérieuse (1913), raconte la destruction d’une partie du spectre lumineux par une force mystérieuse – peut-être des extraterrestres venus de l’espace qui, pendant un bref instant, partagent notre existence physique. Cela provoque la panique, puis un refroidissement progressif et potentiellement mortel du monde.
L’Énigme de Givreuse [L’énigme de Givreuse] (1917) est un autre roman sur un être humain fissipare, divisé en deux individus totalement similaires, chacun se croyant naturellement l’original.
Le roman La Jeune Vampire [Le jeune vampire] (1920) fut la première fois que le vampirisme était décrit comme une mutation génétique, transmissible par la naissance.
L’Étonnant Voyage d’Hareton Ironcastle [The Amazing Journey of Hareton Ironcastle] (1922) est un roman d’aventure plus traditionnel; les explorateurs y découvrent finalement un fragment d’un monde extraterrestre, avec sa faune et sa flore, attachés à la Terre. Le roman a été adapté et raconté par Philip José Farmer.
Le chef-d’œuvre de Rosny est Les Navigateurs de l’Infini (1925) dans lesquels le mot astronautique, « astronautique », a été inventé pour la première fois. Dans ce document, les héros de Rosny se rendent sur Mars dans le « Stellarium », un vaisseau spatial alimenté par gravité artificielle et fait de « argine », un matériau indestructible et transparent. Sur Mars, les explorateurs humains entrent en contact avec les « Tripèdes » doux, paisibles, à six yeux et à trois pattes, une race mourante qui est lentement remplacée par les « Zoomorphs », des entités extraterrestres qui ressemblent quelque peu aux « Ferromagnétaux » « de La Mort de la Terre. Plus tard, une jeune femme martienne, capable de porter des enfants parthénogénétiquement en le souhaitant simplement, donne naissance à un enfant après être tombée amoureuse de l’un des explorateurs humains, sans doute la première romance jamais écrite entre un homme et une extraterrestre. Cela annonce la renaissance de la race martienne et, avec l’aide de l’homme, la reconquête éventuelle de leur planète.
Rosny a également écrit cinq romans préhistoriques: Vamireh (1892), Eyrimah (1893), le classique de renommée mondiale La Guerre du Feu mieux connu sous le nom de Quest for Fire (1909) qui a servi de base au film de 1981; Le Félin Géant [Le Chat Géant] (1918) (parfois connu sous le nom de Quête de l’Aube) et Helgvor du Fleuve Bleu [Helgvor de la Rivière Bleue] (1930). Dans ce document, il a combiné les notions de théâtre moderne avec la capacité de dépeindre les débuts de l’homme.
En 1897, Joseph Boex a été nommé à la Légion d’honneur française et en 1903 a été nommé au premier jury du Prix Goncourt avec son frère. Rosny aîné est restée impliquée auprès de l’Académie Goncourt et en devint présidente en 1926. Romain Rolland le nomme pour le prix Nobel de littérature en 1928 et 1933. [2] Joseph Boex est mort à Paris en 1940