La grande passion des Iroquois était la guerre ; quant à l’amour, vu
qu’ils n’en connaissaient point les délicatesses platoniques et qu’ils considéraient l’abus des jouissances physiques comme énervantes et fatales
aux guerriers, ils n’en usaient que fort modérément.

Ce petit peuple de
conquérants, qui, dans l’espace de tout un siècle, fit trembler l’Amérique
du Nord du retentissement de ses armes, avait, à défaut d’instincts plus
généreux, l’intelligence de la férocité, et surtout le besoin de ménager ses
forces afin de faire face aux nombreux ennemis qui l’entouraient de toutes
parts.

Si telles étaient les idées du gros de la nation iroquoise, on conçoit
sans peine que Griffe-d’Ours, que ses exploits avaient fait nommer chef à
un âge assez peu avancé, et auquel ses cruautés avaient mérité le surnom
de Main-Sanglante, estimait bien plus les ardentes émotions de la bataille
que les « gentils combats d’amour », comme disaient les trouvères de la
vieille Europe.

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