En ce pays, près de l’antique Gaza et de l’antique Hébron, Beït-Djibrin,
qui n’a guère plus de deux mille ans, peut être considérée comme une
ville très jeune. C’était la Bethogabris de Ptolémée, l’Eleutheropolis de
Septime-Sévère, et elle devint un évêché au temps des croisades.

Aujourd’hui, les implacables prophéties de la Bible se sont accomplies contre
elle, comme d’ailleurs contre toutes les villes de la Palestine et de l’Idumée, et sa désolation est sans bornes, sous un merveilleux tapis de fleurs
sauvages.

Plus rien que des huttes de bergers, des étables, dont les toits
de terre sont tout rouges d’anémones ; des débris de puissants remparts,
éboulés dans l’herbe ; sous la terre et les décombres, sous le fouillis des
grandes acanthes, des ronces et des asphodèles, les vestiges de la cathédrale où officièrent les évêques Croisés :

des colonnes de marbre blanc
aux chapiteaux corinthiens, une nef à son dernier degré de délabrement
et de ruine, abritant des Bédouins et des chèvres.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.