« Je restai tout étourdi, me rappelant à peine avoir fait cette promesse ;
je n’avais aucun motif pour renvoyer Gertrude, caractère inoffensif, s’il en
fut, et qui, nourrice de ma belle-sœur, adorait les enfants et en était adorée.

Cette fois, je refusai net. J’eusse été honteux d’arracher à ces pauvres
petits enfants – dont je m’occupais à peine, et que j’abandonnais complètement aux soins de cette bonne femme – la tendre sollicitude dont, à leur
âge, ils avaient si grand besoin.

« Alors les mêmes persécutions qui avaient eu lieu à l’endroit du jardinier recommencèrent, plus incessantes et plus terribles. Chaque nuit,
soumis à l’influence fatale du démon qui me possédait, je promettais le
renvoi de Gertrude pour le lendemain ; chaque matin, je revenais sur ma
promesse et je refusais.

« Orsola s’enferma comme elle l’avait fait lors de nos discussions à
propos du jardinier ; mais je supportai l’épreuve. – J’avoue que je n’avais
pas encore bu toute honte au point de braver les reproches de M. Sarranti
et de supporter les larmes des enfants. –

Cette fois, ce fut Orsola qui revint la première. Elle s’était repentie de ce nouveau caprice et arrivait me
demander pardon. Vous devinez, mon père, avec quelle joie ce pardon fut
accordé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.