Je suivis la direction que m’indiquait sa main, et je m’avisai qu’il y
avait au mur deux grands cadres remplis de papillons, depuis les plus
grands jusqu’aux plus petits, au nombre desquels il me fit remarquer le
demi-deuil, l’argenté ou grand tabac d’Espagne, le meunier, petit papillon
qui semble sortir de la farine, le porte-queue ou flambé, le paon de nuit,
la plus grande de nos phalènes, le sphinx du tilleul, l’oiseau-papillon, la
feuille morte, le papillon cornu, ou du diable, etc., etc.
L’émail intact de leurs ailes avait une vivacité de coloris et une fraîcheur qui donnaient à penser que tous ces papillons étaient éclos d’hier.
« Les uns meurent après la ponte, ajouta Pichonnier, les autres, je puis
les garder vivants, mais je ne les garde pas, parce qu’ils se casseraient les
ailes. »
Beaucoup d’autres détails me furent donnés par ce brave homme dont
les connaissances spéciales eussent fait honneur à un entomologiste de
profession.