Ce travail n’était rien encore. S’en tenant à cette reproduction rigoureuse, un écrivain pouvait devenir un peintre plus ou moins fidèle, plus ou
moins heureux, patient ou courageux des types humains, le conteur des
drames de la vie intime,
l’archéologue du mobilier social, le nomenclateur des professions, l’enregistreur du bien et du mal ; mais, pour mériter
les éloges que doit ambitionner tout artiste, ne devais-je pas étudier les
raisons ou la raison de ces effets sociaux, surprendre le sens caché dans
cet immense assemblage de figures, de passions et d’événements. Enfin,
après avoir cherché, je ne dis pas trouvé, cette raison, ce moteur social,
ne fallait-il pas méditer sur les principes naturels et voir en quoi les Sociétés s’écartent ou se rapprochent de la règle éternelle, du vrai, du beau ?
Malgré l’étendue des prémisses, qui pouvaient être à elles seules un ouvrage, l’œuvre, pour être entière, voulait une conclusion. Ainsi dépeinte,
la Société devait porter avec elle la raison de son mouvement.