Le premier fut la galanterie et le second la légèreté. L’âge et une passion
véritable le guérirent du premier ; le second, qui tenait à la vivacité de son
esprit, était plutôt apparent que réel ;
il ne s’en fit pas moins accuser par
les sots et méconnaître par les gens exclusivement sérieux qui prennent
l’ennui pour bannière et pour enseigne. J’ai beaucoup aimé lord Bolingbroke,
je pense souvent à lui, et ce sera pour moi un vrai bonheur que
de consacrer quelques pages à raconter sa vie pleine d’intérêt et d’aventures dont personne, à l’heure qu’il est, ne se souvient en France,
excepté MM. de Matignon, ses amis dévoués ; excepté Voltaire, Pont-de-Veyle et
d’Argental, mes contemporains ; excepté le maréchal de Richelieu notre
contemporain aussi ; mais celui-ci ne se rappelle que ce qui lui rapporte
un profit, une gloire ou un plaisir.
Lord Henri Bolingbroke était intimement lié avec madame de Fériol.
Je l’ai dit, c’était chez elle que je l’avais rencontré ; il me plut tout d’abord
et je lui plus également ; il commença à venir chez moi dès le lendemain,
et ne cessa plus d’y venir depuis lors.
Florian D’ABLON –
.