Depuis leur arrivée jusqu’à l’achèvement de leur maison, Bryan et sa
famille avaient dormi sous une tente qu’ils avaient apportée avec eux.
Ce serait une histoire très intéressante et très instructive que celle
de notre famille irlandaise pendant la première année de son séjour à
Confiance (c’est le nom qu’ils avaient donné à leur établissement) ; mais
le récit détaillé de leurs travaux de défrichement, de leur manière de vivre,
des difficultés qu’ils rencontrèrent, de leurs privations, de leurs expédients pour réaliser des choses qui, au premier abord, leur avaient semblé
au-dessus de la force d’un homme n’ayant pour le seconder que les bras
d’une femme et de deux enfants, exigerait beaucoup plus de temps que je
n’en ai ce soir ; j’arrive donc tout droit aux aventures de Patrice.
Il y avait trois ans que la famille Bryan était établie à Confiance ; grâce
à des prodiges d’activité, d’adresse et de persévérance, près de cent hectares de terres avaient déjà été défrichés, et
nos pionniers possédaient des
troupeaux et une basse-cour complète. De plus, ils habitaient une maison
commode, flanquée de hangars, d’étables et de tous les bâtiments nécessaires à une grande exploitation
Florian D’ABLON –
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