Garneray est né à Paris (rue Saint-André-des-arts, dans le quartier latin) le 19 février 1783. Il était le fils aîné de Jean-François Garneray (1755–1837), peintre du roi, élève de Jacques-Louis David. A treize ans, il rejoint la Marine comme matelot, encouragé par son cousin Beaulieu-Leloup, commandant de la frégate Forte («le Stout»). Garneray a navigué de Rochefort à l’océan Indien avec la division de frégates sous Sercey, à laquelle appartenait la Forte.
Garneray a participé aux diverses campagnes de la division Sercey et a été témoin des épreuves qu’il a rencontrées dans la bataille contre Arrogant et Victorious. Il sert ensuite en 1798 sur la corvette Brûle Gueule (« Brûleur à bouche »), qui patrouille avec la frégate Preneuse (« le Preneur »). Au retour de cette campagne, la Brûle Gueule et la Preneuse sont poursuivies par une escadre britannique composée de deux navires de ligne, une frégate et une corvette; les Français ont volé dans un ruisseau près du district de Rivière Noire dont les eaux peu profondes ont empêché les Britanniques de poursuivre.
Le lendemain, l’escadre britannique a attaqué; les Français avaient établi de fortes positions défensives en installant à terre les batteries inutilisables de leurs navires et repoussaient l’escadre britannique. En 1799, Garneray est promu quartier-maître et « premier peintre du bord » sur la Preneuse sous le capitaine Jean-Marthe-Adrien l’Hermite.
La frégate était la dernière force officielle française dans l’océan Indien. Cette patrouille a connu des ennuis, malgré un combat exceptionnel contre le navire britannique de ligne le Jupiter. De retour à Maurice, son équipage a souffert du scorbut, et la Preneuse a dû être maintenue en quarantaine et a dû retourner aux forces britanniques faisant le blocus de l’île. Garneray a échappé à la captivité en regagnant la côte avec le coup. Malgré le désastre, Garneray garda une admiration et une amitié de longue date pour Lhermitte, qu’il continuera à visiter jusqu’à sa mort en 1826.
Garneray: Capture de Kent par Surcouf Faute de navires officiels, Garneray rejoignit la Confiance («le Trust») de Robert Surcouf en tant qu’enseigne, d’avril à décembre 1800. Il prit part à la capture et à l’embarquement du Kent en octobre 1800. C’était la seule fois où Garneray fait de l’argent en tant que marin. À son retour de patrouille, il a investi sa part dans un navire marchand d’esclaves, l’Union, sur lequel il était premier compagnon.
Il a navigué sur divers navires de commerce pendant la paix d’Amiens, après quoi il a servi à bord du Pinson («le Finch»), un cutter basé à l’île Bourbon. Il a remplacé le commandant à sa mort et a fait naufrage peu de temps après. Il sert ensuite sur le corsaire Tigre du Bengale et éventuellement sur la frégate Atalante rattachée à l’escadre du Linois. Il servit plus tard sur le Belle Poule (« belle poussin »), et était à bord quand elle fut capturée par les Britanniques en mars 1806. Blessé, Garneray fut transporté en Angleterre et passa les huit années suivantes dans des carcasses de prison au large de Portsmouth (sur le Protée , la Couronne (« Crown ») Vengeance and Assistance. Il a pu améliorer son niveau de vie en vendant des tableaux à un marchand britannique.
Une déclaration qui lui est attribuée dit: « Mais pour le piratage, je crois que j’ai pratiqué toutes sortes de navigation ». La vie de peintre Garneray: retour de l’île d’Elbe Garneray: La bataille navale de Navarin (1827) Libéré le 18 mai 1814, Garneray ne trouve pas d’emploi dans la marine commerciale et reste à Paris où il se consacre à la peinture. Probablement grâce à l’un de ses frères, lui-même peintre et graveur et qui connaissait des gens de l’entourage de Napoléon, il reçut sa première commande officielle: la rencontre de l’Inconstant et du Zéphir, comme anecdote du retour d’Elbe.
Le travail ne fut réalisé qu’en 1834 car, en raison du climat politique de la Restauration des Bourbons, il jugea plus commode de peindre la Descente des émigrants français à Quiberon, qui fut exposée au Salon de Paris en 1815. Garneray assista à la salon chaque année à partir de là. Garneray est venu pour être employé par le duc d’Angoulême, alors Grand Amiral de France, et est devenu son peintre attitré en 1817.
Il était en fait le premier Peintre de la Marine (« peintre officiel de la Marine »). Entre 1821 et 1830, il se rend dans de nombreux ports de France où il réalise de nombreux croquis qui servent de base à des gravures ou des toiles. En 1833, il est nommé directeur du musée de Rouen. Il a ensuite rejoint la Manufacture nationale de Sèvres. Dans les années 1830, il développe un nouveau genre de peinture, l’aquatinte, et développe également une importante carrière de gravure. Dans les années 1840, sa renommée semble s’être estompée; il a perdu la plupart de ses partisans politiques et est tombé dans la pauvreté.
À l’époque de Napoléon III, il a participé au coup d’État manqué de Strasbourg. Il connut un bref retour de gloire vers le début du Second Empire français, puisqu’il reçut la Légion d’honneur en 1852 par le vice-amiral Bergeret et l’empereur lui-même.
Florian D’ABLON –
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