Gautier est né le 30 août 1811 à Tarbes, chef-lieu du département des Hautes-Pyrénées (sud-ouest de la France). Son père était Jean-Pierre Gautier, [2] un fonctionnaire mineur assez cultivé et sa mère était Antoinette-Adelaïde Cocard. [2] La famille s’installe à Paris en 1814 et s’installe dans l’ancien quartier du Marais.
L’éducation de Gautier a commencé au prestigieux Collège Louis-le-Grand à Paris (parmi les anciens élèves: Voltaire, Charles Baudelaire, Victor Hugo et le marquis de Sade), qu’il a fréquenté pendant trois mois avant d’être ramené à la maison pour cause de maladie. Bien qu’il ait terminé le reste de ses études au Collège Charlemagne (parmi les anciens élèves, Charles Augustin Sainte-Beuve), l’enseignement le plus important de Gautier est venu de son père, qui l’a incité à devenir un érudit latin à dix-huit ans.
À l’école, Gautier s’est lié d’amitié avec Gérard de Nerval et les deux sont devenus des amis pour la vie. C’est par l’intermédiaire de Nerval que Gautier a été présenté à Victor Hugo, alors déjà célèbre et reconnu dramaturge et auteur de Hernani. Hugo est devenu une influence majeure sur Gautier et est crédité de lui donner, un peintre en herbe à l’époque, un appétit pour la littérature. C’est lors de la première légendaire d’Hernani que Gautier est dans les mémoires pour avoir porté son pourpoint rouge anachronique.
Au lendemain de la Révolution de 1830, la famille de Gautier a connu des épreuves et a été contrainte de déménager à la périphérie de Paris. Décidant d’expérimenter sa propre indépendance et liberté, Gautier a choisi de séjourner chez des amis dans le quartier Doyenné à Paris, menant une vie bohème plutôt agréable.
Vers la fin de 1830, Gautier commence à fréquenter les réunions du Petit Cénacle, un groupe d’artistes qui se réunit dans l’atelier de Jehan Du Seigneur. Le groupe était une version plus irresponsable du Cénacle d’Hugo. Le groupe comptait parmi ses membres les artistes Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, père, Petrus Borel, Alphonse Brot, Joseph Bouchardy et Philothée O’Neddy (de son vrai nom Théophile Dondey). Le Petit Cénacle a rapidement acquis une réputation d’extravagance et d’excentricité, mais aussi d’être un refuge unique de la société.
Portrait de Théophile Gautier par Théodore Chassériau (Musée du Louvre).
Gautier a commencé à écrire de la poésie dès 1826, mais la majeure partie de sa vie a été passée comme collaborateur à diverses revues, principalement La Presse, ce qui lui a également donné l’occasion de voyager à l’étranger et de rencontrer de nombreux contacts influents dans la haute société et dans le monde des arts. Tout au long de sa vie, Gautier a beaucoup voyagé, faisant des voyages en Espagne, en Italie, en Russie, en Égypte et en Algérie. Les nombreux voyages de Gautier ont inspiré nombre de ses écrits, dont Voyage en Espagne (1843), Trésors d’Art de la Russie (1858) et Voyage en Russie (1867). La littérature de voyage de Gautier est considérée par beaucoup comme l’une des meilleures du XIXe siècle; souvent écrit dans un style personnel, il offre une fenêtre sur les goûts de Gautier en matière d’art et de culture.
Théophile Gautier, son épouse Ernestina Grisi-Gautier et leurs filles Estelle et Judith. Photographie prise vers 1857.
Gautier était un abandonné célèbre (celui qui cède ou s’abandonne à quelque chose) du Ballet romantique, écrivant plusieurs scénarios, dont le plus célèbre est Giselle, dont la première interprète, la ballerine Carlotta Grisi, fut le grand amour de sa vie. Elle ne pouvait pas lui rendre son affection, alors il a épousé [2] sa sœur Ernestina, une chanteuse.
Absorbé par la Révolution de 1848, Gautier écrivit près d’une centaine d’articles, équivalant à quatre gros livres, en neuf mois en 1848. Dans son essai La République de l’avenir, il célébra l’avènement de la nouvelle république et la marche en avant de la liberté individuelle . [3] Gautier a vécu une période importante de sa vie lorsque les romantiques originaux tels que Hugo, François-René de Chateaubriand, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny et Alfred de Musset ne participaient plus activement au monde littéraire. Son prestige est confirmé par son rôle de directeur de la Revue de Paris de 1851 à 1856. Pendant ce temps, Gautier quitte La Presse et devient journaliste au Moniteur universel, trouvant le fardeau du journalisme régulier assez insupportable et «humiliant». Néanmoins, Gautier acquiert la direction de la prestigieuse revue L’Artiste en 1856. C’est dans cette revue que Gautier fait connaître les doctrines de l’Art pour l’art à travers de nombreux éditoriaux.
Les années 1860 furent des années de renommée littéraire assurée pour Gautier. Bien qu’ayant été rejeté par l’Académie française à trois reprises (1867, 1868, 1869), Charles-Augustin Sainte-Beuve, le critique le plus influent de l’époque, mit le sceau d’approbation au poète en consacrant pas moins de trois articles majeurs dans 1863 aux revues de l’ensemble des œuvres publiées de Gautier. En 1865, Gautier est admis dans le prestigieux salon de la princesse Mathilde Bonaparte, cousine de Napoléon III et nièce de Bonaparte.
Florian D’ABLON –
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